La commune de Barre n’avait autrefois qu’une église, celle de Barre. Au XIXe siècle, une nouvelle a été créée à Gos, et son origine est liée à la famille du seigneur de Barre, qui avait son château à Gos. Le dernier seigneur de Barre est Pierre de Bène. Après la tourmente révolutionnaire, il revient à Gos en 1814, accompagné de l’abbé de Pins du diocèse de Lyon. Le cardinal Fesch souhaitait développer l’ordre des Sœurs de Saint-Joseph de Lyon. Ce fut l’abbé de Pins, ami de Pierre de Bène, qui installa le dit ordre à Ouillas en 1824. Les vocations affluèrent, et la maison d’Ouillas put essaimer à son tour. Le seigneur de Bène donna son château pour attirer l’installation de cet ordre à Gos. C’était en 1834. Dès leur arrivée, les sœurs convertirent en chapelle le salon seigneurial et dès lors, la messe fut dite en ce lieu. Elle était réservée aux religieuses et aux autres personnes résidant dans le couvent… Mais les habitants du village de Gos assistaient pour leur plus grande commodité aux offices des religieuses de Saint-Joseph. Ils achetèrent une cloche baptisée sous le vocable de sainte Thérèse et la placèrent sur l’une des tours du château. Mgr de Gualy, archevêque d’Albi, permit ou toléra l’assistance des habitants de Gos à la messe et aux vêpres dans la chapelle du couvent.
Une friction naquit entre gens de Gos et gens de Barre, et il fallait éviter que cette division soit préjudiciable aux religieuses. Les habitants de Gos trouvèrent et achetèrent un local pour l’aménager en chapelle. Les paroissiens firent alors carreler, plafonner et décorer leur nouvelle église. Les vœux des paroissiens de Gos furent enfin exaucés et l’église de Gos fut ouverte et érigée le 6 août 1847, ordonnance royale.
Reconstruit un peu avant la fin du XVIIIème siècle, est devenu en 1843 propriété des sœurs de Saint Joseph d’Oulias. Il n’a rien de bien remarquable, ce n’est guère qu’une grande et belle maison bourgeoise de style Renaissance encadrée par deux larges tours. Il est situé à l’Est du village, aux pieds du Mont Barre à une altitude de 900 m environ. Anciennement le château était un vrai manoir féodal où le seigneur avait sa résidence. Le bâtiment sans compter ses dépendances se composait d’un corps de logis fortifié par deux tours rondes et environné de fossés. On voit encore des traces des fossés et des deux tours.
Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes (four banal, taxé par le fournage, moulin banal, pressoir banal, marché aux vins). Ces privilèges, abolis et déclarés rachetables dans la nuit du 4 août 1789, sont abolis définitivement sans rachat en 1793.
La plus ancienne mention est contenue dans une charte du cartulaire de l'abbaye de Sylvanès, datée de l'an 1155, Muratel appartenait à Arnaud du Pont.
En 1557, il était à Louis de Cabanes qui le céda avec le droit de haute, moyenne et basse justice à la famille Barrau qui devaient le garder durant plus de 3 siècles, devenant les Barrau de Muratel. Au cours du XIXème siècle, le château fut vendu par les Barrau, puis revendu et morcelé entre divers propriétaires de Barre qui se partagèrent les diverses parties de ce beau domaine entre 1925 et 1930.
Le château ne dispose pas de dispositifs de défenses élaborés mais son nom dans lequel on retrouve la racine murat, souligne la présence ancienne de hauts murs. Il se présente comme une grande bâtisse carrée dont les murs épais de plus d'un mètre lui donnent l'aspect d'une grande demeure fortifiée.
A la Renaissance, ces murs ont été percés de belles fenêtres, mais celles du rez-de-chaussée, hautes et étroites, ont été conçues dans une optique défensive. Le logis est cantonné de poivrières en surplomb arasées au niveau de la toiture.
Extrait d’une correspondance de David Maurice de Barrau de Muratel durant la Révolution française au sujet de la démolition de son château : "Si ma maison de Muratel était dans cette classe, je n’aurais pas attendu la réquisition qui m’en est faite pour me conformer à la loi. On ne peut dans aucun cas regarder ma maison comme un château-fort, puisqu’elle n’a pas plus de trois toises en carré. Chacun des angles est occupé par une tourelle, dite cul-de-lampe, qui ne monte tout au plus qu’à un pied au-dessus de la toiture et dont l’intérieur n’a pas au-delà de trois pieds de diamètre. Je vous observerai, citoyens administrateurs, que lesdits culs-de-lampe, ne portent point à terre, mais dans l’épaisseur du mur et au-dessus du second étage et qu’il serait très dangereux de faire crouler une partie de la maison en les démolissant." Les révolutionnaires sursirent à la démolition.